Renault a dévoilé la nouvelle Mégane électrique E‑Tech 100% électrique au salon international de Munich en septembre. Quels sont ses points forts, ses possibles faiblesses? Peut-elle s’imposer comme référence devant son adversaire de Wofsburg, l’ID.3?
Elle a tout d’une grande
Quoi de plus juste pour cette Mégane électrique que le slogan des Clio des années 90. Grâce à son architecture nativement pensée pour l’électrique, elle se débarrasse de toutes les contraintes du thermique. Le résultat? 15 cm moins longue que la Mégane 4 thermique actuelle avec seulement 4m21 et même plus étroite de quelques centimètres, un vrai plus pour les parkings étroits de centre ville. Et pourtant son habilité à l’arrière est préservée ainsi que la capacité du coffre avec 440 l (contre souvent 380l dans cette catégorie des compactes). Le tout avec un design extérieur de berline Crossover très réussi.
300 ou 450 à 470 km d’autonomie
Selon les versions, la Mégane électrique est proposée avec une batterie de 40 kWh (300 km) ou 60 kWh (450 ou 470 km). Cette seconde prend le large par rapport à sa concurrente de chez VW qui n’affiche que 425 km d’autonomie sur sa batterie 58 kWh. Sa recharge en courant continu est de 130 kW ce qui est très correct pour la catégorie.
Quant à la recharge en courant alternatif, celle que vous utilisez au quotidien à la maison ou sur des bornes publiques à faible puissance, il y a un changement de stratégie de la part de Renault. Ils nous avaient habitués au 22 kW sur les Zoé et Twingo. Désormais, ça sera 7,4 kW en standard et 22 kW en option. Il est vrai qu’on devrait voir de plus en plus de bornes à 24 kW passer en courant continu (combo CCS) et ainsi permettre de charger au maximum de la vitesse. Certaines clients considèreront que le 22 kW reste indispensable vu l’abondance de bornes 22 kW AC en France (en particulière en milieu rural).
Certains clients potentiels s’inquiètent que le 22kW en recharge AC ne soit pas proposé pour le grand public sur la plus petite batterie en France. D’autant que cette option est proposée en Allemagne voire en standard en Italie.
2 moteurs électriques de 130 et 218 chevaux
Pour le grand public en France, le 130ch sera réservé à la petite batterie. Le 218ch sera associé à la batterie de 60 kWh. Seuls une version “business” proposera le plus petit moteur associé à la batterie de 60 kWh. Il semblerait que ça soit cette version qui atteigne le maximum d’autonomie avec 470 km. Dommage que ça ne soit pas proposé au grand public qui y trouverait un certain interêt en autonomie certes mais aussi en tarif d’assurance.
Une qualité perçue supérieure et un système d’info-divertissement sous Androïd automotive
2 choses surprennent en entrant dans une Mégane électrique et surtout contraste forcément avec l’ID.3. Une finition agréable à l’oeil et au toucher. Des écrans importants (12,3 pouces derrière l’écran et 12 en écran central. Au-delà de la taille, des qualité graphiques et d’organisation grâce à l’intégration d’androïd automotive, c’est la vitesse et la fluidité à l’utilisation qui surprend. Renault n’a pas mégoté avec la puissance du processeur Qualcomm.
Certes d’autres constructeurs utilisent déjà Androïd automotive, comme Volvo/Polestar, mais ce n’est ni la même fluidité, ni la même élegance d’intégration. Au-delà de la belle intégration de google map avec recherche de borne, celle-ci, comme sur les Tesla déclanchera le pré-conditionnement de la batterie pour optimiser la vitesse de recharge. Un énorme plus. D’ailleurs Tesla le fait pour les superchargeurs et rarement pour les bornes tierces partie (à part récemment pour Ionity).
Conclusion et disponibilité
La Mégane électrique semble être un produit très bien né, s’appuyant sur l’expérience de 10 ans accumulée avec la Zoé et ses remontées de données réelles. La consommation semble avoir été bien optimisée, ainsi que le poids (un peu plus de 1600 kg) et l’empreinte au sol qui marque un vrai changement avec la tendance d’obésité des véhicules.
La qualité perçue et le système multimédia sous Android automotive ultra fluide en font à coup sur la référence sur le segment des compactes, en prenant nettement l’avantage sur l’ID.3. Cette dernière conserve le plus de la batterie 77kWh (542 km), mais cet avantage pourrait disparaître si dans le futur Renault propose une plus grosse batterie. En bonus, elle peut tracter jusqu’à 900kg.
Renault fait un très gros pari en ne renouvelant pas sa Mégane thermque. Ca sera à mon avis un pari gagnant si la Mégane électrique est proposée à un tarif suffisamment attractif pour détourner les clients du thermique. Mise à jour : la Mégane électrique commence à partir de 35 200 euros pour la version 40 kWh et 130ch. Le coeur de gamme 60 kWh et 220ch est au-delà de 40 000 euros.